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Muir Wall Yosemite
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21 juin 2016

Jour1: le hissage

2016-06-06 08

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Rédigé par Chapi.

5 juin 2016.

Après l’enchainent rocambolesques d’évènements pour récupérer nos sacs de matériel, Fab et moi réussissons finalement à partir dans la voie le jour prévu. Mais la préparation succincte des sacs pour rattraper le temps perdu a failli nous coûter cher par la suite. Ce premier jour, consacré au hissage des sacs sur les cordes fixes, installées à demeure dans le socle de la paroi, est éprouvantcomme prévue. Nous avons cinq longueurs à remonter (près de trois cent mètres). Pourtant nous sommes partis très tôt (4 heures du matin) pour éviter au maximum la chaleur étouffante de l'après-midi. Mais hisser les sacs pour deux cordées, Sergio-Tony et Fab-moi, complique les manips aux relais. Nous manquons de place pour stocker nos énormes sacs aux relais. Les cordes s'emmêlent. Bref, nous perdons beaucoup de temps. Quand le soleil fait son apparition dans notre paroi, exposée ouest, la température augmente d'un coup. Fab et moi avons oublié de prendre de l'eau sur nous et la crème solaire est au fond du sac de hissage. Nous commençons à griller sous les rayons du soleil en hissant au jumar et à la poulie les sacs de 50 kg. Heureusement pour nous, la dernière longueur sous mammouth terrasse (notre premier bivouac) a été équipée par une autre cordée que nous croisons lors de notre montée. C'est un couple dont la jeune fille, Clémence, est française. Etonnant de croiser une compatriote dans cette paroi. Clémence fait une thèse dans le Colorado et avoue apprécier de vivre aux États Unis. Encore un cerveau qui risque de quitter notre pays; dur de résister à l'appel d'un continent si varié. Grace à eux (et surtout leur corde), nous gagnons un temps précieux qui nous permet d’atteindre notre première terrasse de bivouac en fin d'après-midi. Nous sommes exténués, moi le premier. Je suis déshydraté et j’ai un gros coup de chaud. Pourtant je dois encore grimper la prochaine longueur pour gagner du temps sur la journée du lendemain. Je me pose un peu pour boire un Coca et manger. Au bivouac, nous croisons plusieurs cordées dont une qui grimpe El Cap à la journée! Une autre bivouaque avec nous sur la terrasse. C’est un couple qui va grimper une variante de notre voie (free Muir) mais en grande partie en libre. Ayant repris un peu de force, Fab m’assure pour grimper la longueur en 6a+ version locale. La première partie ne me pose pas de grands soucis même si la structure compacte et polie du granit du Yosemite est bien différente de notre granit chamoniard qui offre souvent de belles prises franches. Puis j'atteins le pied d'un dièdre déversant doté au fond d’une fissure à doigts. Je passe rapidement en mode artif, en tirant allègrement sur les points que je pose en montant. Cette petite section me permet de reprendre mes marques en grimpe artif. J'arrive au relai dans un temps très raisonnable. Puis, j'effectue un rappel sur une terrasse dix mètres à droite pour installer les cordes fixes qui nous permettront de remonter cette longueur le lendemain. Fab déséquipe la longueur en remontant aux jumars sur ma corde d'assurage. Le soleil commence à se coucher quand nous finissons d’installer le bivouac. Nous avalons une soupe de nouille, un peu de pain et une compote de pommes, ce qui constitue notre dîner typique pour les prochains jours. Nous sommes fatigués mais heureux en pensant à la journée du lendemain où enfin nous allons pouvoir grimper.

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